Dans la longue nuit un éclair flamboyant une flammèche au milieu des ombres qui se faufile qui glisse sans un bruit. Autour le monde s’est fait silence, on croirait le fond de l’océan. Celles qui dorment sont enfouies dans le ventre chaud de la terre celles qui ne dorment pas se taisent et personne ne prête attention à la touffe de pelage roux accroché dans les ronces.
Tu passes. Je te vois. Il n’y a que toi et moi.
Mon long manteau entoure ton épaisse robe la lueur curieuse de tes yeux me transperce invincible, immanente, face à toi je me sens vulnérable. Je sais que te ne me veux pas de mal, je crois que tu ne me veux pas de mal, j’espère.
Il y a la fine ligne blanche brisée de tes crocs qui luisent mais qui ne m’effraient pas. Il y a la puissance musquée de ton parfum rance, mais qui ne me repousse pas. Je suis là, près de toi. Autour de toi. Devant/derrière toi. Je t’accompagne comme une ombre plus vaste encore dans ce territoire sans lumière.